Cet article mesure l'impact des envois de fonds des migrants à destination du Camerou sur la pauvreté et les inégalités de revenu, à l'aide des données de l'enquête nationale sur « L'impact des migrations Sud-Sud sur le développement au Cameroun » réalisée en 2012 par l'Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD).
Migrations humaines entre l'Afrique subsaharienne et les pays d'Afrique du Nord. Itinéraires anciens et nouveaux à travers le Sahara qui permettent à de nombreux subsahariens d'aller travailler au sud du Maghreb, voire au-delà (nord du Maghreb ou Europe). Emergence d'une migration par « étapes ». Des « réseaux » s'étendent à travers les pays des bassins du lac Tchad, du Niger et du Sénégal pour relier l'Afrique subsaharienne aux pays d'Afrique du Nord.
Le dossier thématique de ce numéro regroupe quatre articles tirés de communications présentées au Colloque de Nice "Migrations de transit en Afrique, dynamiques locales et globales, gestion politique et expériences d'acteurs". L'objectif de ce colloque était de confronter les résultats d'un programme de recherches (sur le développement des circulations à l'intérieur et à partir du continent africain dans le contexte de la fermeture des frontières), aux résultats de chercheurs travaillant sur des thèmes proches en Afrique mais aussi sur d'autres continents...
Exposé des contraintes imposées par les bailleurs de fonds aux étudiants africains.
Parcourant l'aire d'expansion peule à partir du Mali jusqu'au Soudan, huit spécialistes abordent le concept d'ethnicité dans ces contextes changeants qui sont leur lieu privilégié de manifestation.
Si la notion de réfugiés n'est pas d'un usage habituel dans la langue peule, celle de migration forcée est nuancée en plusieurs variantes. Trois locutions servent à présenter les situations de migrations forcées vécues par les éleveurs. Pour tous les Peuls, le terme dogga exprime une fuite face à une menace, une crise, une catastrophe. Récemment les sécheresses sahéliennes ont déclenché des migrations forcées de ce genre avec une grande ampleur. Dans les rapports difficiles entre les éleveurs et les administrations, l'expression meeda (expulser, chasser) désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public, souvent pour le développement. Les éleveurs doivent partir, sans réel dédommagement ni perspective de reconstitution d'un système pastoral performant. Dans le registre des fuites pastorales, la notion autochtone de "fera" exprime le caractère éperdu du sauve-qui-peut lorsqu'une guerre éclate. Autrefois, les éleveurs prévenaient les pillages de bétail par une véritable gestion de l'insécurité. De nos jours, la violence des conflits et la puissance des moyens de destruction les contraignent souvent à l'exil. Tant qu'ils réussissent à préserver un peu de bétail, les éleveurs émigrés de force ne se comportent pas en réfugiés comme les autres : ils gardent une certaine autonomie et restent attachés à leur activité.
Les déplacements forcés et réinstallations de populations consécutifs à des programmes de développement ont atteint une ampleur et une fréquence telles qu'ils sont reconnus comme des phénomènes universels et nécessitent des solutions régies par des politiques spécialisées. L'auteur identifie les tendances générales révélées par le vaste corpus de données empiriques en matière de réinstallation, pour ensuite esquisser un modèle théorique de déplacement et de reconstruction. Ce modèle tire avantage des toutes dernières recherches en matière de réinstallation et propose un large cadre théorique pour diagnostiquer et anticiper les risques d'appauvrissement. L'auteur souligne que la reconstruction et l'amélioration des moyens d'existence des personnes déplacées exigent une lutte pour renverser les risques de paupérisation au moyen de stratégies soutenues par un financement adéquat. Enfin, il critique les approches qui négligent la reconstruction et les limites propres à l'analyse des coûts et avantages.
Ensemble de réflexions portées par la Fédération Internationale des chrétiens qui luttent pour l'abolition de la torture dans le monde. A partir de différentes situations de guerre civile ou de génocide ces militants des droits de l'homme s'interrogent sur la difficulté de parvenir à la réconciliation, au pardon et à la tolérance à partir d'un combat, où les crimes contre l'humanité sont dénoncés et condamnés par le droit international.
Perspectives nouvelles de coopération et d'aide au développement par des partenariats entre entreprises en France (Alsace) et au Cameroun et importance de la formation dans un tel processus.
Cette étude porte sur la dynamique spatiale, internationale et urbaine, des femmes camerounaises en région parisienne. La première partie vise à cerner les dynamiques migratoires à l'oeuvre et leur originalité - présence des femmes dans l'Hexagone avant toute mesure de regroupement familial ainsi que le niveau socio-culturel élevé des Camerounais présents en France. Dans la deuxième partie, l'auteur aborde la dynamique urbaine de ces populations dans l'espace parisien en focalisant l'attention sur les pratiques d'approvisionnement en denrées dites exotiques, c'est-à-dire l'achat dans les commerces, l'achat dans les réseaux officieux, la réception de colis et la restauration. A partir d'une vision historique de la migration camerounaise, l'auteur adopte une perspective synchronique dans laquelle on envisage la structuration de l'espace d'accueil en relation aux activités d'approvisionnement en denrées du pays. En annexe, l'auteur présente des recettes de plats camerounais.
S'appuyant sur des enquêtes menées dans deux régions densément peuplées du Cameroun, le nord et l'ouest, les auteurs tentent de répondre aux questions que soulève le retour des migrants dans les villages, après un séjour à l'étranger ou en milieu urbain. Après une analyse démographique, ils examinent l'itinéraire du migrant de retour (mobilité géographique, professionnelle, liens avec le village), les conditions du retour (causes, situation socio-économique, liens avec la ville), la perception de la migration de retour (utilité du déplacement, typologie des migrants) et son devenir.
Entre Couscousville, à la périphérie de Douala, et les hauteurs bigarrées de Belleville, la route est longue, pavée d'embûches, de petites joies et de grandes tragédies. Saïda va mettre longtemps à la parcourir, avec pour seule richesse son inaltérable confiance en la race humaine et son honneur qu'elle ne veut pas perdre. Cet «honneur», c'est aussi celui de toutes les femmes, qu'elles soient riches, jeunes, belles ou tout le contraire, qu'elles soient blanches ou noires, servantes ou maîtresses, catholiques ou musulmanes.
Commencée au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'immigration sénégalaise au Cameroun a d'abord été l'oeuvre des Wolof avant de concerner les Haalpulaaren. A l'indépendance, s'installent au Cameroun des gens de la Vallée du fleuve Sénégal qui arrivent directement de leurs villages ou qui ont d'abord séjourné en Côte-d'Ivoire. A partir des années 1980, l'immigration sénégalaise a atteint son apogée mais aussi le rôle du Cameroun comme pays de transit s'est confirmé. Une nouvelle donne dans les relations entre migrants a intensifié les mouvements des Sénégalais - à partir du Cameroun - vers le Gabon.